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Une découverte hors norme

Dans le cadre du projet de réhabilitation et de valorisation de la casemate en croix située sur le bastion Notre Dame à Longwy-Haut, des sondages archéologiques préventifs – diligentés par les services de l’État – ont dû être opérés par une équipe de spécialistes de l’INRAP.

Les archéologues – sous la responsabilité du chef d’opération Sylvie THOMAS – ont travaillé une dizaine de jours avec pour objectif l’analyse du sous-sol à l’intérieur et à l’extérieur de la casemate visant à une meilleure compréhension du site.

Si le rapport officiel de fouille est encore aujourd’hui en cours de réalisation, plusieurs découvertes notoires ont été faites : un morceau de carreau de poêle en faïence de couleur blanche (système de chauffage de l’époque moderne que l’on retrouve encore aujourd’hui dans certains pays de l’Est) ainsi que le tube en os d’une pipe à tabac caractéristique de l’époque moderne.

Enfin, qu’elle n’a pas été la surprise des archéologues de découvrir au détour de leur sondage un élément étranger à l’historicité première du site et qui – aussi – fait tout l’intérêt de ce chantier. En effet, en excavant un remblai de terre juste sous le parc accrobranche à environ 2 m de profondeur, ce n’est pas moins qu’un dépôt entier d’obus qui a été mis au jour !

Les services de la Ville ont appelé de suite le déminage régional qui une fois rendu sur place a pu extraire avec l’aide des archéologues pas moins de 168 obus allemands encore intacts et près à servir ! C’est aux dires des démineurs, l’une des plus importantes trouvailles de ces dernières années dans toute la Lorraine. Ces obus étaient rangés pour la plupart encore dans leur caisse d’origine où la date de fabrication a pu être relevée, à savoir 1917. Ils devaient servir aux besoins d’une batterie d’artillerie située entre 1914 et 1918 juste à côté de la casemate dans le bastion Notre Dame et orientée vers le bois de Châ et le plateau adverse de la vallée de la Chiers. Ces obus ont dû être abandonnés à la hâte lors de l’évacuation des troupes allemandes de Longwy des 10 et 11 novembre 1918.

Il a fallu deux jours pour extraire l’ensemble des projectiles d’un calibrage étudié pour des canons et qui comportait pour chacun une charge explosive et un détonateur dans l’ogive. Ces obus finiront leurs jours dans une grande explosion sous-terraine maîtrisée d’un complexe de l’État gardé secret au grand public.