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Émaux & Faïences

Longwy, Ville Historique des Émaux

Au cœur de la Lorraine, à proximité de la Belgique et du Luxembourg, Longwy est un grand centre céramique aux XIXe et XXe siècles. La production de l’époque de la faïencerie de Longwy est aujourd’hui abritée dans une salle du Musée Municipal de la ville, qui est en fait l’ancienne manutention.

Au cœur d’une région à tradition faïencière, Longwy voit naître sa manufacture en 1798 dans un ancien couvent, le couvent des Carmes, vendu comme Bien National après la Révolution Française. La faïencerie produit alors des services de table imités d’autres grandes faïenceries. Les fondateurs doivent la céder au lendemain du siège de 1815 à J. Antoine de Nothumb, époux de Marie-Christine Boch, elle-même fille des faïenciers de Sept-Fontaines et Audun-le-Tiche. Napoléon 1er remarque la belle production de faïences d’usage, et commande un service destiné aux Maisons de la Légion d’Honneur. Après le siège de 1815, J.A. de Nothomb et son épouse Christine Boch perfectionnent les qualités de la pâte. Leur fille épouse en 1832 le baron Henri-Joseph d’Huart qui, au décès de son beau-père en 1835, devient propriétaire de la manufacture. Sous son impulsion, les progrès techniques sont nombreux : apparition des décors imprimés, nouvelle amélioration des pâtes, …

Les innovations techniques se succèdent : nouveau procédé de chauffage des fours, impression de faïences, amélioration des qualités courantes des pâtes. Vers 1865, leurs fils Hyppolite et Henri-Ferdinand d’Huart, frais émoulus de l’Ecole Centrale de Paris, dynamisent encore davantage la Faïencerie familiale lorsqu’ils la reprennent en 1855. Ils ont l’idée de riposter aux importations massives de céramiques extrême-orientales en se tournant vers la faïence décorative, ils appliquent à la faïence le principe de « cloisonner » ou de cerner les décors à l’aide d’un trait gras et noir. Vers 1872, pour mettre en œuvre cette technique, ils font venir à Longwy Amédée de Caranza, artiste italien qui dirigeait les usines du Mikado au Japon. C’est alors la naissance des fameux Émaux de Longwy.

L’Exposition Universelle de 1878 consacre le succès des Émaux, et de l’ensemble des créations faïencières. La notoriété de la Faïencerie de LONGWY attire les plus grands artistes : Carrière, Cirode, Croisy, Kilbert, Kruytenbrouwer, Clairin, Quost, Morlon…

Outre leur nom, ces artistes introduisent des techniques nouvelles : barbotines, porcelaines, pièces montées sur des bronzes orientaux, majoliques. Le nombre de formes de pièces décoratives s’accroît : montage sur bronze, pièces de prestige dans lesquelles le japonisme est éclatant.

Longwy expose ses nouveautés aux Expositions Universelles de 1889 et 1900. Peu sensible à l’Art Nouveau, la faïencerie connaîtra une production inspirée de l’Art-Déco vers 1919 : Lévy, Luce, Olesievicz créent en mêlant le goût de l’époque à la technique spécifique des Émaux. La faïencerie crée, en association avec les magasins du Printemps la collection « Primavera ». Lindley, puis Chevalier assurent la création typique de l’époque.

En 1932, la tradition japoniste redevient la base de la création. Après les difficultés de la Seconde Guerre mondiale, M.P. Chevallier, P. Mignon, R. Rizzi, H. Gabet, C. Leclercq… Amoureux de la matière et de la technique, s’inspirent des arts asiatiques. Ils créent formes et décors qui font toujours de bonheur des innombrables admirateurs des arts du feu, dont Longwy est l’un des maîtres.