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Le vieux Château

Situé entre Longwy-Haut et Longwy-Bas, ce lieu constitue aujourd’hui un poumon verte au cœur de la Ville. En plus d’une très belle balade au milieu de vergers et d’un arboretum, son sol porte en lui l’héritage médiéval de Longwy.

Mémoire de l’ancienne Ville de Longwy

Le vieux château est aujourd’hui connu pour être un lieu-dit situé entre Longwy-Haut et Longwy-Bas (s’étendant jadis du Belvédère à l’actuelle salle Mousset) sur un promontoire rocheux en partie boisé. Il abritait jusqu’au XVIIe siècle, avant « l’ère de Vauban », la vieille ville haute de Longwy. Sa forme allongée lui donna le nom latin de Longus Vicus (le long bourg).
La tradition orale nous apprend que ce site aurait été occupé dés le Haut Moyen-Age à une époque voisine de l’implantation du prieuré St-Martin. Ce qui est certain c’est que la dédicace de la première église à St-Dagobert fait pour le moins remonter le site au IXe siècle. Les fortifications et les bâtiments qui composaient cette ville vont ainsi évolués plus de huit siècles durant. On sait notamment qu’autour de l’église et du cimetière péri-ecclésial se trouvèrent – pour une trentaine de familles – des maisons bourgeoises en torchis avec des toitures en chaumes, un refuge des moines d’Orval, un couvent, le donjon (demeure du seigneur des lieux), une halle, plus de 5 puits ou encore un four à chaux. Ce château était partagé en trois parties distinctes : le bourg, le donjon et le marché en guise de basse-cour.

Les vestiges d’une puissante fortification médiévale

La ville de Longwy-Haut (Longwy-Bas étant créée sur les berges de la Chiers plus tard au XIIIe siècle sous le nom de Neufville) était enceinte de puissantes murailles jalonnées d’un ensemble de quelques 36 tours, poternes et boulevards. Construits et reconstruits au fur et à mesure des destinées militaires qui virent la ville passée successivement entre les mains du Luxembourg, du Barrois et de la Lorraine, il était considéré au XVIe siècle comme le troisième château le plus important du Duc de Lorraine. Une garnison l’habitait en temps de guerre comme pendant les dures années de la guerre de trente-ans et notamment le fameux siège de 1636.
Pris une seconde fois par les Français en 1670, Louis XIV, souhaitant élever une nouvelle ville haute, ordonna de le raser entièrement ; ce qui fut fait à hauteur des élévations.
Toutefois de nombreuses fondations ne furent pas chamboulées puisque durant la campagne 1955-1957 les Amis du Vieux Longwy mirent au jour une première tour, aujourd’hui identifiée comme étant la Tour de la Chapelle. 35 ans plus tard l’association Castelvicus reprit le flambeau du dégagement du site, et retrouva la Tour de la prison à quelques 30 mètres de la première, ainsi que la muraille joignant les deux ouvrages. L’association de bénévoles (les samedis matin de 9h à 13h), entame en 2007 sa 4ème campagne de maçonnerie et d’aménagement.
Ces deux tours dégagées et en partie reconstruites (au niveau du fruit), présentent des épaisseurs de murs de près de 2,50 m et devaient dépasser les 25 mètres de haut. La tour de la chapelle comprend encore un escalier à vis (aujourd’hui effondré – interdit au public) qui débouchait sur une poterne en partie basse. La rue actuelle du Vieux Château quant à elle reprend le tracé de l’ancien fossé qui séparait le donjon du marché.
On estime que sur le promontoire actuel, les fondations de l’enceinte du bourg et du donjon résident encore sous les remblais de terre même si la majorité des pierres du château servit à construire les remparts de Vauban à partir de 1679. Le vieux-château : un potentiel archéologique incontournable pour demain…

Les casemates « Serré de Rivières » (XIXe Siècle)

A l’emplacement du donjon médiéval, et d’une redoute XVIIIe siècle, sur la partie la plus élevée du site, fut édifié en 1884, un système casematé du type « Serré de Rivières ». On y accède par un passage voûté en partie effondré suite au bombardement de la ville au mois d’août 1914.
On y distingue notamment une citerne maçonnée avec soin, et qui alimentait en eau les défenseurs. Celle-ci est toujours, et même en période de canicule, aujourd’hui régulièrement remplie en abondance.
En sortant de ce passage voûté, le visiteur pourra distinguer 4 hauts talus de terre appelés merlons, sur lesquels avant le premier conflit mondial, étaient positionnés 4 canons de 90 mm pointés en direction du plateau de Mexy. Deux de ces espaces comportaient un abris voûté pour les artilleurs.
Le site de la redoute comporte encore plus au Nord, une galerie (en partie effondrée) qui permettait de se déplacer entre les ouvrages.
Pour conclure cette visite notons qu’au-delà de la redoute XIXe, des vergers et un arboretum occupent le site de l’ancien bourg, site dont sont témoins les multiples puits encore répartis sur ces parcelles.

POUR VOTRE SECURITE : NE VOUS AVENTUREZ PAS DANS LES SOUTERRAINS !

Accès au Vieux Château par l’avenue Charles de Gaulle puis rue du Vieux Château.

Pour en savoir plus, n’oubliez pas de visiter au musée municipal la maquette du Vieux Château réalisée en 2006 par le maquettiste Marc Thoquer.