L’histoire de Longwy
Longwy vient du latin longus vicus, qui signifie littéralement « long bourg » puisqu’à l’origine développé sur un éperon rocheux de forme allongée (actuel site du Vieux Château). C’est dire l’ancienneté de ce site dont l’histoire, semble-t-il, précède la conquête romaine. Devenue site castral et lieu d’habitat à la fin du Haut moyen âge, la ville s’étend peu à peu sur le plateau et à partir du XIIIe siècle sur les rives de la Chiers à Longwy-Bas (charte d’affranchissement de 1276). Le château de Longwy comptera au XVe siècle parmi les plus importants des terres du Duc de Lorraine.
La Citadelle de Longwy
Si Longwy a été assiégée et prise par les Français au XVIIe siècle dans les tourmentes de la guerre de Trente Ans (1636) puis à nouveau en 1670, elle ne sera investie durablement qu’à partir de 1679. C’est à cette époque que Louis XIV, conscient de l’importance stratégique de la place, fera bâtir la citadelle qui constitue aujourd’hui l’enceinte fortifiée (remparts) quartiers et places de la Ville Haute.
Parmi les quelques 160 fortifications que Vauban fit édifier, Longwy est l’une des rares à avoir été créée ex-nihilo (de toute pièce). C’est pour cette raison qu’en 2006 la Ville (la seule en Lorraine) a été intégrée au Réseau National Vauban en vue de l’obtention du label « Patrimoine Mondial de l’Unesco ».
C’est pour peupler cette « ville idéale» selon les conceptions urbanistiques et militaires de l’époque, que le roi fit entièrement raser l’ancien château et le bourg qu’il abritait. Notons cependant qu’il existe une association locale « Castelvicus » qui depuis 2003 s’attache à reconstruire une partie des murailles de l’ancien château.
Longwy, cité des Émaux
Dès la fin du XVIIIe siècle, le nom de Longwy va s’associer à celui de la destinée faïencière. Cette activité, notamment identifiée par le fameux « Bleu de Sèvres » joua un rôle important dans l’histoire de cette ville comme en atteste une production très riche d’émaux et de faïences depuis 1798. L’activité se poursuit toujours aujourd’hui à Longwy, et transporte par la même le renom de cet artisanat unique aux quatre coins du monde.
Longwy, ville d’eau
Avec l’eau des Récollets, Longwy aurait pu devenir une grande ville thermale… Si la guerre n’avait éclaté.
Au début du siècle, le comte de Saintignon, maître des forges de la Société des Hauts-Fourneaux de Longwy et de Lasauvage, a eu l’idée d’étudier les couches profondes du sol de la région longovicienne, dans le souci d’y découvrir de la houille. Il voulait affranchir les industries du pays du lourd tribut qu’elles payaient à l’Etranger en leur fournissant le coke, combustible indispensable à la métallurgie.
Le forage très important qu’il fit n’atteignit pas le but projeté, mais en compensation, il fit jaillir des entrailles de la terre une source d’eau abondante et d’excellente qualité dénommée « Eau des Récollets ». Elle fut exploitée depuis 1910 jusqu’à quelques années après la Grande Guerre. Cette appellation tire son origine d’un château du même nom contigu à la source. Cet édifice a succédé à un couvent de l’Ordre des Frères Mineurs, installé à Longwy en 1638 et qui disparut pendant la Révolution de 1789.
Parallèlement à l’établissement du parc, fut édifié un Grand-Hôtel avec Établissement thermal et embouteillage. Tout fut prêt, à la veille de la guerre, pour recevoir « les Curistes ». Hélas ! Les événements de 1914 et le décès du Comte de Saintignon, survenu en 1921, mirent un point final à la réalisation de projets plus grandioses. Ces différentes causes sonnèrent le glas d’une « Ville d’Eau » à peine ébauchée qui aurait peut-être connu la renommée. La liquidation des biens de la Société des Eaux fut prononcée. La source fut cédée à un concessionnaire ; l’établissement thermal, acquis par les sociétés industrielles du Bassin, devint chambre de la métallurgie puis brasserie restaurant. Enfin, le Grand-Hôtel fut transformé en l’actuel Hôtel de Ville de Longwy. Quant au Parc des Récollets, sa plus grande superficie fut divisée en lotissements. Acheté par la Ville, le jardin avec au cœur sa rotonde est devenu jardin public (site de promenade remarquable) : le Parc des Récollets.
Longwy, capitale historique du Pays Haut lorrain, située au cœur du « Triangle de Feu », est un carrefour d’Europe, aux frontières belge et luxembourgeoise. C’est ici que la sidérurgie lorraine, des moines d’Orval aux capitaines d’industrie des XIX et XXe siècles, se développa jusqu’à donner à cette région le surnom de « Texas lorrain ». Avec la venue de main-d’œuvre étrangère (essentiellement d’Italie et de Pologne) en quelques décennies, la ville de Longwy est passée de 2000 à 25 000 habitants pour stabiliser aujourd’hui à 15 000. Le démantèlement des activités sidérurgiques sur ce territoire n’a toutefois pas entaché la capacité de la Ville et de son pays à rebondir économiquement. Elle s’oriente désormais vers le fort capital patrimonial et touristique que lui a légué, de l’oppidum celtique du Titelberg à la ligne Maginot, une histoire riche et plurielle. Le feu des canons, des fours de faïenciers et de la métallurgie ont ainsi forgé une destinée humaine unique perceptible au détour de chaque coin de rues longoviciennes. Longwy la verte, l’historique, à l’aune d’une économie renouvelée et d’un véritable développement touristique, s’est éveillée dans la jeunesse du XXIe siècle.
La Ville de Longwy présente de nombreux points d’intérêt présentés ci-dessous.
Eglise Saint-Dagobert
L’église actuelle dédiée au saint roi mérovingien Dagobert III, était jadis située sur le site du Vieux-Château. Rasée, elle fut rebâtie dans les années 1680 d’après les plans de Vauban au cœur de la nouvelle Ville-Haute. Classée Monument Historique en 1933 et en partie restaurée en 2003. C’est un monument de facture classique, sobre mais curieusement doté d’un clocher à vocation d’observatoire militaire. L’ouvrage comportait à l’origine trois étages, mais le siège de 1815 et surtout le bombardement de 1870-1871, condamna la partie sommitale de l’élévation.
À voir en plus des vitraux, des grandes orgues (29 jeux) de style néo-gothique restaurées en 2004 (association Ars Organi), la statue de Notre Dame de Longwy, Vierge polychrome du XVIIIe siècle vêtue à l’Espagnole (4 couleurs en fonction de la saison liturgique), on la portait en procession jadis autour des remparts chaque 15 août.
L’enceinte fortifiée de Vauban
Classés Monuments Historique, inscrits au Réseau National Vauban, les remparts encore existant de la Ville sont tout à fait majestueux, en particulier de part et d’autre de la Monumentale Porte de France. La pierre jaune à bossage utilisée pour la construction donne parmi les plus beaux effets à l’ouvrage à vocation militaire. Un circuit pédestre (environ 1 heure sur 1 km) est possible dans les fossés des remparts de la Ville dont les espaces verts rehaussent le prestige et l’esthétisme. La restauration systématique entreprise depuis 2001 des lieux permet de découvrir ou de redécouvrir ce que fut l’une des principales fortifications de l’Est du Royaume de Louis XIV.
Le Vieux Château de Longwy
Situé entre Longwy-Haut et Longwy-Bas, ce lieu constitue aujourd’hui un poumon vert au cœur de la Ville. En plus d’une très belle balade au milieu de vergers et d’un arboretum, son sol porte en lui l’héritage médiéval de Longwy.
Les Puits
Au XVIIe siècle, cinq puits servaient à l’alimentation de la citadelle Vauban, celui de la place d’Armes, entretenu par la ville, celui des cadets, celui de l’infanterie, celui de la cavalerie et un dernier qui alimentait la maison du Gouverneur. Le grand puits de la place d’Armes, que la Ville met à la disposition de l’Office de Tourisme, est profond de 60 mètres pour un diamètre de 12 mètres. Il recueille les eaux de deux sources voisines d’un kilomètre, coulant à respectivement 35 mètres et 43 mètres du niveau de la place. Conséquence : il fallait beaucoup d’effort pour remonter un seau d’une eau jugée cependant très pure ! C’est d’ailleurs la qualité des eaux de Longwy qui permirent l’instauration d’une cité thermale à Longwy-Bas avant 1914.
Le Musée des Émaux et Faïences
Installé dans l’ancienne boulangerie militaire, le Musée des Émaux et Faïences de Longwy présente les créations les plus prestigieuses des manufactures de la ville, qui s’organisent en deux grands ensembles : les faïences, produites à partir de 1798, et les émaux, apparus au début des années 1870…
Pour les premières, outre les services utilitaires qui firent la réputation de la Faïencerie, vous trouverez des oeuvres décoratives des XIXe et XXe siècles (sculptures, majoliques, barbotines).
Les collections d’émaux cernés sur faïence vous permettront d’apprécier la richesse et la complexité de ce savoir-faire unique au monde. Grâce à ces oeuvres, vous découvrirez les liens qui unirent Longwy aux principaux courants artistiques européens, des années 1870 à nos jours, et la façon dont nous maintenons ce patrimoine vivant.
Le Musée conserve également des oeuvres du sculpteur Jean-Paul Aubé (Longwy 1837 – Capbreton 1916) et du peintre Paul Georges Klein (Longwy 1909 – Arles 1994), ainsi que l’une des plus importantes collections de fers à repasser au monde.